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Fausto Costantino, le Parcours d’un combattant

Aprés s’être taillé une solide réputation de boxeur entre les cordes des rings européens dans les années 70, Fausto Costantino, 70 ans, a choisi de transmettre son savoir-faire aux nouvelles générations.

Sa passion pour la boxe et pour le catch, auquel il entend aujourd’hui donner un nouveau souffle, est restée intacte.

Il en à essuyer des coups, Fausto Costantino, la joue sur le tapis, il a sans doute du les appercevoir lui aussi, à ses tout débuts, les chausette de l’arbitre, la haut …4…5…6…7… Savoir se relever. Apprendre à encaisser et esquiver. Placer à son tour des crochets et des swings bien sentis. Poings contre poings, marquer des points. Boxe, boxe. Il fallait les faire rouler ces fameuses boules de cuir. Avec pour seul et unique but, celui d’être vainqueur. Cette émotion, pareille à aucune autre, l’ancien boxeur la savoure encore.

Il aime à la retrouver à chaque fois qu’il ouvre la porte de son « petit cabanon », logé au fond de son jardin. Un lieu insolite dans lequel trône, entouré d’anciennes affiches de combats, l’un des rings provenant de l’Elysée-Montmartre, qu’il a acheté au célèbre catcheur Roger Delaporte, et qu’il a lui-même entièrement rénové.

Vingt ans aprés s’être retiré de la compétition, Fausto Costantino est restée dans le coup, il continue même de ce battre. Cette fois-ci pour la promotion de la boxe, discipline olympique, mais surtout du catch, dont il s’est promis de redorer le blason. Outre la création d’un club de boxe, répertorié à la Féderation Française de Boxe et implanté à Migneres dans le Loiret – le fils de Fausto, Fabio y est d’ailleurs Instructeur, Prévot Féderal et Brevet d’état Boxe et fonde une école de boxe en janvier 2012 à Nanterre dont il s’occupe d’une centaines d’adhérents et de compétiteurs.

Fausto Costantino à monté l’Association les Professionnels du Catch, dont il est le président. Celle-ci compte aujourd’hui plus d’une soixantaine d’adhérents, parmis lesquels des anciens catcheurs professionnels. Les entraînements sont assurés par Fabio, Harlem, Aigle Blanc, Thiago Montero, Ravage, Christianium et A-buck et se déroulent 4 fois par semaine au gymnase Evariste-Gallois.

Il en rêvait. Il l’a fait. Mais Fausto Costantino ne compte pas pour autant, s’arrêter là. De l’énergie et de la volonté, il en a à revendre. De l’ambition aussi.


Italie. Fin des annés 50. Dans la ville d’Albanella, au Sud de Naples et non loin des temples de Paestum. La famille Costantino décide de quitter sa terre natale pour aller tenter sa chance de l’autre côté de la Méditerranée dans l’Hexagone.

Fausto est âgé de neuf ans lorsqu’il débarque dans le petit village bourgignon de Recey-sur-Ource.

L’installation est sommaire. Le quotidien, marqué par le travail. Le soir venu, on se retrouve autour du poste de télévision noir et blanc, acheté avec les derniers durement gagnés. Ses premiers émois sportifs, Fausto les doit au petit écran.  » A l’époque, il n’ y avait qu’une seul chaîne. Tout le pays avait les yeux rivés sur le même programme. C’est comme ça que j’ai découvert le catch qui faisait alors un tabac. »

Comme bien des enfants de cette génération, Fausto s’endort sur des KO de rêve… Jusqu’au jour où il passe à l’acte et s’inscrit à la lutte greco-romaine et libre d’un village voisin. « A ce moment là, nous n’avions pas vraiment le choix. On faisait le sport proposé, soit dans son patelin, soit dans ceux les plus proches. C’est comme cela que j’ai fait de la lutte. J’avais quatorze ans. Tous les soirs, je faisais dix-sept kilomètres à mobylette pour aller m’entraîner ! C’était en pleine campagne. Je traversais les bois, bravais, selon les saisons, la chaleur ou la pluie et la neige. Sans compter le nombre de fois où j’ai pu réparer mon vélomoteur, tombé en panne !  »

En moin de trois ans, le jeune homme remporte compétition sur compétition et intègre rapidement le niveau national.

Parallèlement, Fausto exerce des metiers différents, tailleur de pierre, maçon, chauffeur de poids lourds… Puis à vingt ans, il monte à Paris et devient conducteur d’engins. A ce titre, il participe à la construction de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle. Néanmoins, sa passion pour la compétition et le combat ne cesse de le titiller. Aussi, il s’organise pour pouvoir s’y adonner. Quitte à mener un rythme d’enfer. Le matin, footing pour le souffle.

La journée dix heures de travail sur les chantiers de terassement. Le soir, entraînement au Red Star Olympique Audonien, prestigieux club de boxe de Saint-Ouen. Six mois aprés son inscription, Fausto dispoute ses premiers championnats. Il continuera sur la lancée dix années durant. Quatre ans en amateur, cinq ans en professionnel.

Il fait le tour d’Europe, boxe en France, en Belgique, au Danemark, en Allemagne ou encore en Italie, Espagne et Nouvelle-Calédonie.

Son tout dernier combat ? « C’était à Utrecht en Hollande, en 1981 », sourrit-il.

Le sport l’amène alors sur les plateaux de cinéma. « En fait, tout a commencé lorsque la Féderation Française de Boxe m’a délivré le statut de boxeur professionnel, explique-t-il. C’est à ce moment-là que j’ai été solicité par des gens de la publicité du cinéma. » Difficile , néanmoins, de tout concilier. S’il persévère dans sa carrière de boxeur, il abandonne son travail de conducteur d’engins, ce qui lui libère du temps pour assurer la sécurité d’acteur de renom (Richard Gere, Arielle Dombasle…) sur différents tournages, apparaître dans diverses publicités (les marques Gervais, Danette ou encore Canada Dry s’arrachent son physique de boxeur pour porter leurs produits à la fin des années 70), et jouer des petits rôles dans de nombreux téléfilms (les Brigades du Tigre, L’Etalon noir, Comissaire Moulin…), des émissions de Karl Zéro, Zérorama) et des longs mètrages(Nikita…).

Dès 1977, en effet, il apparaît sur grans écran dans le film de Claude Autant-Lara, Gloria, puis, en 1980 dans Rosy la Bourrasque de Mario Monicelli avec Gérard Depardieu.

Les tournages s’enchaînent les uns après les autres. On le retrouve ainsi, en 1981, au côtés d’Isabelle Adjani, Daniel Auteuil et Thierry Lhermitte dans Clara et les chics types de Jacques Monnet, puis de Jean-Paul Belmondo dans l’As des As de Gérard Oury. La même année, en 1982, il joue avec Lino Ventura (lui-même ancien catcheur), Jean Carmet et Michel Bouquet dans les Misérables de Robert Hossein, puis un an plus tard, avec Bernard Giraudeau et Jean-Pierre Kalfon pour Rue Barbare de Gilles Béhat…

 

Fausto Costantino, son fils Toni et Jean-Paul Belmondo

 

Roger Delaporte, Fausto Costantino, Jean capelle et Charly Bollet

Roger Delaporte, Fausto Costantino, Jean capelle et Charly Bolle


Reportage au Cambodge – 1984
Emission d’une chaîne de TV Américaine, chez les Khmers rouges, zone de guerre


L’ennui. C’est un mot que Fausto Costantino ne connaît pas. Intermittent du spectacle depuis plus de vingt ans et titulaire d’une licence d’entrepreneur de spectacle, il continue sont petit bonhomme de chemin dans le septième art, s’engage plus que jamais pour permettre au catch de reconquérir le coeur d’un public qui l’a momentanément délaissé… et il a des projets pleins la tête, dont l’organisation de shows de catch au Studio Jenny à Nanterre.

Quant aux turbulences de la vie, il n’en a pas peur et les affronte avec la même vigeur que celle qui le poussait à gagner sur un ring. En témoigne la capacité à rebondir dont il a fait preuve avec sa famille, lors de l’explosion, le 29 mars 1994, de la chaufferie Climadef qui avait totalement détruit les studios de cinéma (Studio Jenny), dont il venait à peine d’achever la construction, avenue Jenny. « Le temps que les assurances nous remboursent, nous avons vécu pendant deux ans dans un petit camion aménagé, face au studios en ruine. On s’est battu pour repartir à zéro.  » Pour avancer.

Article paru sur Nanterre Info

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